Veuve riche et célèbre…n°2

تقديم غير ذي أهمية

لا أدري إن كنت في الموقع الصائب من أجل تقديم" المغامرة"، أعرفها بألفها و لامها، و أنا أتوجس من الإقدام على مغامرة التقديم،ولادة الكتابة/الكاتبة،و اعتناق أفق اللذة الكاملة التي يمنحها النص، حين يجد نفسه وليد العشق....

كانت الفكرة مزحة،كانت المزحة رغبة، و كانت الرغبة لذة،فأصبحت ولها و عشقا،لتتحول لحاجة ضرورية ، نوع من الهواء و قليل من الخبز أو الدواء،لا تستغني عنه مجموعة من الأصدقاء ، تكبر ،ككرة الثلج يوما بعد يوم، و حلقة بعد أخرى....

حين قرأت الحلقة الأولى،خمنت أنه تكثيف لجهد استنفذ كل طاقاته،حين قرأت الحلقة الثانية، خمنت كذلك، أنه القليل مما بقي من طاقة الحلقة الأولى،....حين توالت الحلقات، و نحن اليوم في الحلقة الخامسة عشر،تيقنت أن بركان اللغة انفجر، و أن حمم المعاني ستحرقنا جميعا، و نحن نشتهي عناقها...

لم أفهم العنوان في أول الأمر،و ككسول سبرنيتيكي، حاولت شرحه في محرك غوغل،فأفادني أنه يعني "اللثغة الكلبة"،عرفت فيما بعد أنه لا علاقة لهذه الترجمة بما تعنيه كاتبتنا،و أن كلمة Ispisse  ليست سوى نطقا أميا لكلمة espèce  ، كما تلفظها أصحاب برنامج ليغينيول.....لكن ظلت اللثغة عالقة في ذهني، و هي تعني تلك العلة التي تصيب النطق، فتهتز كلماته....تدربت كثيرا كي تتحول لسرد شيق، لا تتعثر فيه الكلمات....

كنت ممتنا كثير و أنا أتلقى جوابا بالإيجاب، من طرف كاتبة هذه المغامرة، و هي تسمح لي بنشرها على مدونة زنوبة المشاغبة، حتى يتمكن الكثير من قرائها، أي قراء اللثغة الكلبة،من تتبع مسار مغامرتها،و العودة بشكل سهل لحلقات سابقة أو الحلقات الأولى لمن يلتحق بركب القراءة الممتعة.

Episode N° 2

J’avoue que la veille j’ai été brève et suppose que votre curiosité est à son summum et  que vous salivez à l’idée de me relire et découvrir à travers ces quelques lignes qui était cet homme qui a bouleversé la carte du monde, qui a été haï pas des milliards de personnes et aimé par quelques milliers. Mais ce qui est sur c’est que sa tribu, ses femmes et ses rejetons l’ont aimé.

 Je me suis posée la question et j’ai réfléchi longuement, (oui figurez-vous que même les « ispisse de connasse » réfléchissent). Devrais-je donner plus de détails, à quoi ça va vous servir ?? En quoi ca me sera utile ??? certain-e-s d’entre vous l’avez demandé si gentiment et comme j’ai été élevée pour être docile je ne saurais vous dire non. De toutes  les façons je ne sais pas dire non. Ceci dit, je me réserve le droit de choisir le thème…. Vous voulez bien me relire mais vous ne relirez que ce que j’ai envie de partager avec vous. Je pense que c’est une équation équitable. Vous y trouverez votre compte et j’y retrouve le mien.

Ce soir, j’ai décidé de vous raconter une journée type dans la maison, hélas je ne peux pas dire Ma maison ; nous étions plusieurs épouses à la partager. Suis pas très à l’aise pour vous parler des journées dans les grottes bien que j’appréciais l’espace qu’elles m’offraient et j’appréciais surtout le retour à l’âge de pierre qu’elle évoquait. Je ne suis pas certaine que votre sensibilité, messieurs et mesdames, puissent supporter certains détails sanglants et qui faisaient partie de notre quotidien. J’ai expressément commencé par les « messieurs » car j’ai appris qu’instinctivement les hommes étaient plus sensibles à la vue du sang. Mesdames, vous devez certainement vous faire votre petite idée.

Il est vrai que le leader représentait une organisation qui avait le chaos comme finalité, mais notre train de vie était minutieusement ordonné. L’improvisation, le fortuit ou encore la surprise étaient des mots bannis, comme bien d’autres, de notre langage.

Atteindre le chaos passe par la rigueur et la passion. Telle était la devise du leader. Mais le mari aimant et aimé de ses enfants et de ses épouses avait aussi pour devise «  din wa dounia » Ne vous méprenez pas cette expression est ouverte à énormément d’interprétation !. Néanmoins, vous pouvez en déduire que chaque chose en son temps !! et le temps c’est aussi de l’argent !! Voyez-vous mesdames et messieurs, une organisation pareille ne tourne pas à la baraka !! ce serait une insulte à l’ingéniosité du leader.

Je ne m’égarerai pas en vous  racontant le peu que je connaisse de ses sources de financements. Je reviens à mon sujet de ce soir qu’est la vie quotidienne dans la maison des Ben Laden.  Les journées normales sont ponctuées à la douce voix du muezzin préféré du leader. Sa voix était mélodieuse et sucrée ce qui nous incitait à sombrer dans le pêché de la contemplation de cette voix oubliant la prière qui devait s’en suivre. Après la prière du Fajr célébrée en famille, sauf quand le leader reçoit un invité de marque musulman bien entendu.  

La seule spontanéité que le leader se permettait était le choix de « lisspisse de connasse » qui sera sa partenaire pour la nuit. Son choix était annoncé en début de journée de façon subtile : la couleur de son turban !! Eh oui !! Il avait aussi son quota de fantaisie ! Le turban de couleur blanche était pour la première, de toutes les façons quand elle était l’unique, il ne portait que du blanc. Pour la deuxième il a choisi le beige, je suppose que c’est pour rester dans la nuance du blanc et ne pas s’en éloigner. Avec mon arrivée ; les choses se corsaient et les affaires étaient du tonnerre, la guerre battait son plein, donc pour moi c’était du kaki !! Eh oui ! ca rappelle la guerre !

Le petit déjeuner pris entre épouses et enfants, n’était pas  une partie de plaisir ! Les comptes y étaient réglés surtout dans un seul sens !! lispisse de connasse N°1 et nous autres, comme elle aimait nous appeler. Mais je comprenais ses frustrations, et me disais que je me serais comportée certainement de la même façon si j’étais à sa place. Ce n’est pas facile de se sentir une demie femme ou encore un tiers de femme tout en ayant le risque de devenir un quart de femme ! Car avec les alliances stratégiques on redoutait une quatrième connasse pakistanaise ou afghane ! Mais bon ! Nous sommes toutes devenues veuves au stade de tiers !!

Chacune de nous devait s’occuper de sa chambre et de ses enfants si elle en avait. Les études et la scolarisation étaient l’affaire de la connasse n°2. J’avoue qu’avec elle, le leader a fait l’affaire su siècle ! Même une gouvernante anglaise n’aurait pas pu mieux faire ! Mon seul reproche, qui est de taille, à cette dame, c’est que les modules qu’elles offraient aux enfants faisaient d’eux des Benladen Juniors !! Donc le monde s’il veut  la paix, a intérêt à les surveiller sinon de les formater !! N’empêche qu’il ya avait des brebis galleuses !! Comme le fils prodigue d’un grand homme de chez nos amis les talibans, il n’en pouvait plus de la violence, de l’humiliation de son père et de sa famille et il a vendu son âme au diable…

Après la prière du Dohr, nous prenions le déjeuner entre nous, « ispisse de connasse » et rejetons. Le choix des menus se faisait à tour de rôle par chacune de nous. Nous pourrions par la suite vaquer à nos occupations personnelles jusqu’à la  prière du Assr.

En fait je n’avais pas de tâche particulière, mais je pouvais m’occuper de l’ordre. Apparemment mon sens de la rigueur était assez développé pou répondre à l’exigence du leader en la matière.

La prière du Maghreb annonçait la fin de nos journées qu’elles soient chargées ou dénudées de sens. La teneur de nos journées ne changeait rien à cette décision stoïque que nous devrions respecter scrupuleusement par souci de sécurité !! je ne vous cache pas que j’ai fini par détester ce mot «  sécurité ». Autant qu’il insinuait que nous étions protégé-e-s, autant qu’il signifiait que le monde ne l’était pas grâce à nous ou à cause de nous ??

Le diner pris toujours entre conasse et futurs connards était marqué par les échanges sur la journée. Les faits les plus marquants : les exécutions ; les traîtres, les livraisons, la flambée des primes à la recherche de Notre mari et des ses amis, … la liste est longue !! Bien entendu, on ne pouvait pas parler des collections été et hiver des grandes maisons de couture ou même du prêt à porter ! L’austérité et la sobriété étaient de rigueur.

Celle dont la couleur du turban a été portée le matin, s’apprête à rejoindre sa chambre pour se préparer à la visite de notre mari ! oui elle doit se préparer. Nous les musulmanes apprenons à vivre en ermite jusqu’à notre mariage. Mais après qu’est ce qu’on ne ferait pas pour séduire l’objet de notre adoration qu'est notre mari, bien sur après notre dieu. En fait des fois je me retrouvais à nous comparer à des nonnes vivant le célibat mais juste après le mariage, faudrait changer  et radicalement (pour ne pas m’éloigner de l’organisation de notre mari qui est  toute aussi radicale) pour devenir des « irma la douce » en intimité. Et ce passage nous sommes censées le passer avec brio d’un extrême à l’autre (remarquez que je suis prise entre les extrêmes, toujours pour ne pas m’éloigner de l’organisation extrême).

Vous vous attendez certainement à plus de détails. Mais hélas, la clause de confidentialité sur le contrat de mon mariage ; m’empêche de vous en dire plus. Ah oui je me rappelle, y a un petit détail que je pourrais partager avec vous : dans des moments intimes il adorait que je lui chuchote aux oreilles : «  Mein Führer ». il était impressionné par ce personnage !! Mais je n’ai jamais su qui c’était ?? Vous le savez vous ??  Bonne nuit !!